Trafic marchandisesTrafic marchandises
 
Evolution du paysage portuaire de la façade Nantes-Dunkerque entre 1990 et 1996
Auteur : Jean-Marc Joan

Les ports situés entre Nantes et Dunkerque (dont l'activité est supérieure à 200 000 t) ont traité 178 Mt en 1996. Leur activité n'a progressé que de 1,1 % entre 1990 et 1996, ce qui est très faible en comparaison de la croissance globale du transport maritime mondial (+ 19 %). Ce taux est également inférieur à la croissance qu'ont connue les ports belges et néerlandais pendant la même période (+ 1,5 %). Rappelons aussi que ces derniers ports (au nombre de huit) traitent 495 Mt de marchandises.

Les 4 ports autonomes (Nantes, Le Havre, Rouen et Dunkerque) traitent 75 % de la totalité du trafic de la façade mais leur part a sensiblement baissé (elle était de 78,5 % en 1990). Notons que si l'on exclut les hydrocarbures (ces derniers représentent 68 Mt soit 38 % du trafic total et sont essentiellement traités dans les ports autonomes), la part des ports autonomes s'abaisse à 60 %.

Par façades, les parts et les évolutions sont les suivantes :

  • Ports de l'Atlantique (Nantes, Lorient et Brest) : leur part s'élève à 16,3 % avec un déclin relatif, sauf pour Brest dont l'activité a fortement progressé.
  • Ports Bretons (Roscoff, Saint-Brieuc et Saint-Malo) : ils ne traitent que 1,6 % de l'activité totale (cette part est stable).
  • Ports Bas-Normands (Cherbourg et Caen-Ouistreham, car Honfleur est compris dans le trafic de Rouen) : leur activité s'est également stabilisée à 3,7 %.
  • Ports Haut-Normands (Le Havre, Rouen y compris Honfleur, Fécamp, Dieppe et Le Tréport) : cet ensemble traite 43,2 % du trafic mais leur part est en baisse (elle était de 45 % en 1990).
  • Ports du Nord–Pas-de-Calais (Boulogne, Calais et Dunkerque) : cette façade traite 35,2 % du trafic global et connaît une forte progression depuis une décennie.

Parmi les grands ports, Calais est celui qui a connu la croissance la plus spectaculaire (+ 46 %) grâce à l'essor de l'activité transmanche.

À l'opposé, les ports dont la chute de trafic a été importante sont, Boulogne (-50 %) essentiellement à cause de la chute de l'activité transmanche, Caen (-46 %) due à la fermeture de son usine métallurgique qui s'approvisionnait par le port, et Rouen (- 27 %) dont les causes sont multiples (la réduction des exportations de céréales en est une).

Sur l'ensemble de la façade, il faut noter l'essor du transmanche (+ 17,5 % entre 1990 et 1996) dont le trafic représente 20 % de l'activité totale des ports. Les résultats récents par port sont cependant très contrastés : les très fortes hausses d'activité de Calais et de Cherbourg sont dues à l'essor du transmanche dans ces ports et ceci, en dépit de la concurrence du Tunnel sous la Manche ; la chute du transmanche à Boulogne et Dunkerque est en grande partie responsable de la baisse d'activité globale de ces deux ports ; enfin, le transmanche a permis de sauver le port de Caen.

 

(Juin 1997)


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