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L'organisation de la circulation maritime en Mer de la Manche
(2000)
Auteur : Maud Lucas

« L'organisation du trafic maritime a pour but d'améliorer la sécurité de la navigation dans les zones de convergence, dans les zones à forte densité de trafic et dans les zones où la liberté de mouvement des navires est entravée par l'insuffisance de l'espace maritime, par l'existence d'obstacle à la navigation, par une profondeur limitée ou par des conditions météorologiques défavorables. »

(France (Côte Nord) de la frontière belge aux Casquets, Instructions nautiques, Service Hydrographique (SHOM), Paris, 1992)

Par la densité de la circulation et le gabarit de navires toujours plus imposant, la mer de la Manche est l'une des zones les plus dangereuses du monde. La concentration géographique du trafic rend nécessaire l'organisation de la circulation maritime, dans la mesure où la probabilité des accidents s'accroît avec l'augmentation de la navigation.

 

Accidents dans les principaux détroits dans le monde et dans la Manche

Total 6 16 15 26 15 10 88
  1951-1958 1959-1966 1967-1974 1975-1982 1983-1990 1991-1998 Total
Manche
Singapour
Malacca
Bosphore Dardanelles
Gibraltar
Suez
2
-
3
1
-
-
5
2
3
2
2
2
9
5
-
1
-
-
5
7
5
3
3
3
3
5
2
1
2
2
2
2
3
1
1
1
26
21
16
9
8
8
Source : Transport maritime et pollution accidentelle par le pétrole, Faits et chiffres (1951-1999), publications de l'IFP, d'après la banque de données TANKER
 

Dans ce tableau, la Manche est comparée aux détroits parmi les plus dangereux du monde et les chiffres la situent en première place dans les accidents. Sur l'ensemble des accidents du type Amoco Cadiz ou Erika détectés dans les principaux détroits du monde, 30 % de ces accidents se sont produits en mer de la Manche entre 1951 et 1998.

Afin de réduire les accidents dans ces détroits, des couloirs de circulation maritimes s'organisent. Créés par l'Organisation maritime internationale (OMI), des dispositifs de séparation de trafics ont pour objectifs de :

  • Séparer les navires qui se déplacent dans des directions opposées, de manière à réduire les risques d'abordage frontal ;
  • Simplifier la configuration du trafic dans les zones de convergence ;
  • Assurer la sécurité du trafic dans les zones d'exploration ou d'exploitation intensive qui sont situées au large des côtes ;
  • Réduire des risques d'échouement en fournissant des directives spéciales aux navires à fort tirant d'eau, dans les zones où la profondeur de l'eau est incertaine ou critique ;
  • Tenir le trafic à l'écart des zones de pêche ou l'organiser à travers ces zones.

En mer de la Manche, trois dispositifs de séparation de trafic organisent la circulation maritime :

  • Le dispositif de séparation de trafic de Ouessant (au large des côtes bretonnes) ;
  • Le dispositif de séparation de trafic des Casquets (en Manche centrale) ;
  • Et le dispositif de séparation de trafic du Pas de Calais.

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