20002000
 
Bilan touristique de l'année 2001
France entière
Auteur : Frédérique Turbout

Avec près de 76,5 millions de touristes étrangers en 2001, la France confirme sa place de premier pays touristique au monde. Loin devant les États-Unis, l'Espagne ou l'Italie, ses principaux concurrents, la France totalise à elle-seule 11 % des arrivées de touristes enregistrées de par le monde. Cette position confortable vaut à l'activité touristique hexagonale de générer près de 6,6 % du PIB national, soit l'équivalent du PIB de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. On observe cependant un ralentissement de l'activité à la suite des évènements du 11-Septembre, ralentissement mondial certes, l'activité touristique étant fortement influencée par le contexte international. En France, même si le nombre d'arrivées a progressé de 1,3 % par rapport à l'année 2000, cette progression est en deçà des 4,5 % de croissance annuelle enregistrée depuis cinq ans.

Agrandir

Le nombre important de touristes étrangers sur le territoire national se traduit par près de 110 millions de nuitées passées en France sur l'ensemble de l'année, soit en moyenne, une nuit et demi passée par touriste étranger. Anglais, Allemands et Espagnols restent les clients privilégiés de l'hexagone. En forte progression par rapport à l'année précédente (+ 5 % de nuitées dans l'hôtellerie homologuée), les touristes anglais, mais également allemands et espagnols, ont été peu affectés dans leurs déplacements, par les évènements du 11-Septembre, au contraire des touristes américains et japonais dont le nombre de nuitées a en revanche, fortement chuté lors du dernier trimestre 2001 (-30 % de septembre à décembre en hôtellerie homologuée).

Agrandir

 

Parallèlement à ce tourisme international, les Français ne sont pas en reste. Ils participent activement à assurer la croissance de l'activité touristique en France. Globalement, en 2001, les Français se sont plus déplacés sur le territoire national qu'en 2000. On enregistre une hausse de 2 % du nombre de séjours, même si ces derniers sont avant tout constitués de courts séjours. Les Français générent un total de nuitées de l'ordre de 902 millions (tous types d'hébergements confondus : hôtels, campings, familles, amis ...), contre seulement 122,4 millions de nuitées passées à l'étranger. Les Français sont, en effet, moins sortis de l'hexagone que l'année précédente. Au total, touristes français et étrangers ont permis à la France d'enregistrer près de 1,5 milliards de nuitées durant l'année 2001. Une grande majorité de ces nuitées concernent des séjours dans la famille, et seulement 289,3 millions sont le fait de nuitées passées dans l'hôtellerie homologuée ou l'hôtellerie de plein-air.

 

Les principales clientèles étrangères en France en 2001

Pays émetteurs 2001 2000
Séjours (en milliers) Part (en %) Séjours (en milliers) Part (en %)
Allemagne 15 298 20 15 420 20,4
Royaume-Uni et Irlande 12 673 16,6 12 127 16
Pays-Bas 11 961 15,6 11 819 15,6
Belgique et Luxembourg 9 643 12,6 9 482 12,5
Italie 6 374 8,3 6 464 8,6
Sources : estimations de la Direction du tourisme/Banque de France
 

La fréquentation touristique concerne l'ensemble des régions françaises, avec toutefois quelques disparités selon les modes d'hébergement. Dans l'ensemble, chaque région a accueilli en hôtellerie homologuée, plus de 1 000 000 touristes – exception faite du Limousin – pour un total de nuitées variant entre 1 300 000 (Limousin) et 59 692 000 (Île-de-France). Dans les campings, les arrivées varient entre 207 000 arrivées (Picardie) et plus de 2 284 000 (Languedoc-Roussillon) pour un total de nuitées variant entre 479 000 (Lorraine) et 17 401 000 (Languedoc-Roussillon). Ces fortes disparités tiennent à la fois, au type de tourisme pratiqué, aux capacités d'hébergements régionaux et à l'attractivité touristique des régions. Incontestablement, les régions du sud-ouest et sud-est de la France conservent leur position de leader. En tête, on retrouve ainsi l'Île-de-France, première région touristique française tant en termes d'arrivées que de nuitées, puis la Provence-Alpes-Côtes d'Azur, la région Rhône-Alpes, le Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, l'Aquitaine et le Centre. À travers cette énumération géographique se dessine les différentes formes de tourisme pratiquées sur le territoire français. Tourisme blanc privilégiant les massifs montagneux, tourisme balnéaire favorisé par un littoral varié et bien aménagé du nord au sud, tourisme vert, tourisme culturel, curatif ou ludique, viennent compléter un éventail déjà vaste. Les résultats de l'Île-de-France, quant à eux, se justifient par le tourisme culturel, incontournable dans la capitale, mais également par la position de Paris faisant partie des premières villes de congrès au monde. En effet, il ne faut pas oublier qu'est considéré comme touriste (définition internationalement admise), tout individu qui séjourne plus d'une nuit en dehors de son domicile. Dès lors, les déplacements professionnels sont considérés comme du tourisme et comptabilisés en tant que tel.

Dans cet ensemble français, la zone Transmanche contribue à hauteur de 17 % au total des nuitées enregistrées en 2001. Avec près de 48 940 000 nuitées (hôtels et campings), dont 13 380 116 sont le fait de touristes étrangers, la zone Transmanche peut être considérée comme un espace touristique majeur.

Sur les quelques 76,5 millions de touristes étrangers accueillis en France, les régions de la zone Transmanche, Île-de-France exclue, accueillent 20 millions de touristes, soit plus de 26 % du total français. Ces touristes français et étrangers sont à l'origine de près de 49 millions de nuitées, soit 17 % du total français. Les nuitées de touristes étrangers représentent une proportion non négligeable du total de nuitées dans la zone Transmanche : 38 % au total qui se répartissent entre les six régions françaises de la zone. Ces quelques 13,5 millions de nuitées représentent 12,2 % du total français.

La géographie du tourisme dans la zone Transmanche reflète la diversité et l'hétérogéniété nationale. En tête, on retouve les régions de l'Ouest, Pays de la Loire et Bretagne, suivies des Normandies et du Nord–Pas-de-Calais. La Picardie fait, elle, figure de région en marge à cet égard.

Porte d'entrée sur le territoire français pour les touristes en provenance des îles Britanniques ou de l'Europe du Nord-Ouest, la zone Transmanche est avant tout une région de transit ou de tourisme de proximité. En effet, sur les six régions retenues dans cette analyse, seules la Bretagne et les Pays de la Loire enregistrent des arrivées dépassant les 4,5 millions, pour un total de nuitées dépassant les 14 millions, contre moins de 7 millions de nuitées pour les autres régions composant la zone. En moyenne, un touriste en Bretagne ou dans les Pays de la Loire passe plus de 3 nuitées, contre moins de deux dans les autres régions.

Ce tourisme de transit se complète d'un tourisme de proximité, dont les résultats du Nord–Pas-de-Calais sont une illustration : les quelques 3,9 millions d'arrivées enregistrées dans la région génèrent 6,8 millions de nuitées dont plus de 94 % concernent l'hôtellerie classique. La proximité de l'Angleterre, des Pays-Bas et de la Belgique, qui constituent le gros du contingent de touristes étrangers en France, favorisent ce tourisme de proximité, à la journée ou de court séjours.

La principale clientèle étrangère de la zone Transmanche reste la clientèle britannique avec près de 47 % des nuitées en moyenne sur la zone. Cette clientèle anglaise est relayée par celles en provenance des Pays-Bas (14,5 %) et de l'Allemagne (10,7 %). Globalement, sur les six régions qui composent la zone, la Bretagne et les Pays de la Loire sont celles qui accueillent le plus grand nombre de touristes. Viennent ensuite les régions du Nord–Pas-de-Calais, les deux Normandies et enfin, la Picardie. Cette diversité des situations touristiques se retrouve tant au niveau de l'accueil des touristes étrangers que des touristes français.

Agrandir

 

Poids des touristes anglais dans le total de touristes étrangers enregistré dans les régions Transmanche

Agrandir

Sources : Observatoires régionaux du tourisme, INSEE, 2003.

Provenance des touristes étrangers (2001)

Régions Touristes anglais Touristes allemands Touristes américains Touristes belges Touristes
néerlandais
Touristes
italiens
Autres nationalités
Bretagne 40,5 16,8 nd 7,7 13,7 4,3 17
Basse-Normandie 37,4 8,5 11,4 10,3 13,3   19,1
Haute-Normandie 41,2 12,9 5,8 8 9,7   22,4
Picardie 38,7 10,9   13,8 17,9   18,7
Nord–Pas-de-Calais 65,9 5,3   8,3 6,2   14,3
Pays de la Loire 51,7 8 1,4 5 22,3   11,6
Sourcex : Observatoires régionaux du tourisme, INSEE, 2003.
 

Agrandir

On observe cependant des résultats pouvant paraître singuliers. Ainsi, la Basse-Normandie se démarque des autres régions Transmanche par un nombre de nuitées de touristes américains de l'ordre de 250 000. Avec ce chiffre, la région bas-normande se situe en tête de l'accueil des touristes américains, les plages du Débarquement, les nombreux musées et sites de mémoire en relation avec la Seconde Guerre mondiale expliquant ces résultats.

Il semble donc que dans la zone Transmanche se conjuguent plusieurs facteurs attractifs, en particulier au niveau du tourisme international. L'attrait du littoral, un tourisme qui se veut avant tout familial, un patrimoine historique et culturel varié représentent des atouts indéniables pour la zone auxquels s'ajoutent la proximité géographique de nombreux pays émetteurs (Royaume-Uni, Irlande, Allemagne, Benelux, Pays-Bas). La zone Transmanche est également une voie de passage pour des touristes attirés par les régions et pays méridionaux. La zone Transmanche doit donc chercher à capter quelques-uns de ces touristes, et non pas seulement à être une zone de transit touristique.

 

Evolution des nuitées dans les régions Transmanche 2000-2001

Total 49 453 12 235 35 477 13 463 -13 976 -28,3 1228 10,04
Régions Nuitées 2000 Nuitées 2001 Evolution 2000-2001
Total Dont étrangers Total Dont étrangers Total dont étrangers
Valeur absolue % Valeur absolue %
Bretagne 14 522 3 555 11 120 3 719 -3 402 -23,4 164 4,61
Nord-Pas-de-Calais 6 681 2 011 4 603 2 239 -2 078 -31,1 228 11,34
Basse-Normandie 6 488 2 223 4 272 2 197 -2 216 -34,2 -26 -1,17
Haute-Normandie 3 124 1 046 2 186 1 047 -938 -30,0 1 0,10
Pays de la Loire 12 988 2 801 11 276 3 274 -1 712 -13,2 473 16,89
Picardie 5 350 599 2 020 987 -3 330 -62,2 388 64,77
Sources : Observatoires régionaux du tourisme, INSEE.

Haut