19901990
 
Des naissances en baisse depuis 20 ans
(1981-1999)
Auteur : Frédérique Turbout

Le nombre des naissances et la propension des femmes à procréer exprimés par les taux de natalité et les indices de fécondité sont des marqueurs essentiels à la compréhension du vieillissement de la population car une augmentation du nombre des naissances peut entraîner une hausse de la part relative des plus jeunes au sein d'une population, donc réduire le vieillissement et inversement. Les départements littoraux de la Manche qui concentrent parfois près de 20 % de populations âgées de plus de 60 ans, présentent une certaine homogénéité dans la répartition des naissances : en 1982, les taux de natalité s'échelonnent de 11,5 à 16,8, avec une moyenne pour la zone littorale de 14,5. En 1990, cette moyenne est descendue à 14,4, et atteint aujourd'hui 13,2.

 

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L'évolution du taux moyen de natalité dans la zone Transmanche a donc tendance à décroître et illustre une tendance nationale, ponctuée de quelques reprises. Nous n'assistons pas à un vieillissement massif des structures démographiques, les régions transmanche étant parmi les plus jeunes de l'ensemble européen. Cependant, la structure de la population est mécaniquement plus jeune tout en vieillissant plus rapidement, tant en raison de la baisse des naissances et de la fécondité, que de l'allongement de la durée moyenne de vie et de la baisse de la mortalité. Cette évolution témoigne d'un changement plus général des sociétés développées ayant réalisées leur transition démographique, changement concourant au vieillissement des structures de la population. L'allongement de la durée des études, les unions plus tardives et l'augmentation du nombre de familles monoparentales sont quelques-unes des raisons qui expliquent cette baisse de la natalité dans l'ensemble de la zone. Le fait marquant de ces dix dernières années reste la disparition du croissant fertile, cette zone de forte natalité englobant les régions du Nord–Nord-Ouest français, régions qui jusqu'en 1990 affichaient des taux de natalité supérieurs à la moyenne nationale. Aujourd'hui l'ensemble apparaît plus homogène. Les quelques reprises de la natalité en France et en Angleterre ne permettent pas de compenser des déficits accumulés depuis plus de vingt ans et ne renversent pas une tendance établie depuis la fin des années 1970 conduisant au non renouvellement des générations.


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