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1990 Analyse des relations par les flux routiers entre Cherbourg, Caen, Rouen et Le Havre en 1996 A. Les relations au sein du tripôle Caen-Rouen-Le HavreA.1. Flux de véhicules légers entre les trois villesLes relations Caen-Rouen et Caen-Le Havre sont respectivement de 2 130 véhicules/jour (soit 2 780 voyageurs) et 980 véhicules/j (soit 1 350 voyageurs), ces échanges ne représentent respectivement que 4,1 % et à peine 2 % de l'ensemble des flux pris en compte sur l'agglomération de Caen. Rouen occupe la 6e place dans le classement des villes en relation avec Caen, elle se place avant Paris, ce qui peut paraître logique puisqu'elle est plus proche, et est la première destination vers les villes hors du département du Calvados. Les relations entre Caen et Le Havre sont faibles, le Havre semble n'avoir que peu d'intérêts pour Caen et inversement. Caen ne représente que 2,7 % du flux de véhicules en liaison avec Rouen, ce qui la met en 17e position dans le classement. Rouen n'entretient pas beaucoup de relations avec les agglomérations du Calvados, Caen est la première mais loin derrière des agglomérations de la Seine-Maritime et de l'Eure. Caen est la première agglomération de Basse-Normandie qui capte des flux en provenance de Rouen et du Havre. Sur le peu d'échanges entre les deux régions, l'essentiel des flux se situe entre Caen et Rouen. Rouen et Caen malgré des flux faibles, entretiennent des liens qui pourraient devenir plus importants par la suite, puisque, pour Caen, Rouen est une agglomération attractive, avec laquelle le flux est plus important qu'avec des villes comme St-Lô ou Trouville-sur-Mer qui sont pourtant plus proches. Par contre Le Havre et Rouen sont très liées puisque le flux entre ces deux agglomérations est de 4 960 véhicules/j (soit 6 900 voyageurs), ce qui représente 17,4 % des flux du Havre mais seulement 6,3 % des flux de Rouen. L'agglomération du Havre enregistre son flux le plus important avec Rouen, ceci peut s'expliquer par le fait que les deux agglomérations sont assez proches et qu'il est possible de rejoindre, en environ une heure et pour la journée, Rouen à partir du Havre. Rouen est la capitale régionale de la Seine-Maritime, son pôle économique, elle attire de ce fait beaucoup de gens de l'extérieur, et notamment les Havrais qui trouvent à Rouen des services, des commerces qu'ils n'ont pas sur place. À l'inverse Le Havre arrive en 4eposition dans le classement des villes en relation avec Rouen. Rouen est plus tournée vers des agglomérations comme Elbeuf et Barentin qui sont plus proches et avec lesquelles elle entretient de forts flux domicile/travail. Les relations de Rouen et du Havre avec Caen sont donc relativement faibles. A.2. Les relations du tripôle avec d'autres villesRouen et Caen ont une répartition des flux assez proche avec trois destinations principales qui concentrent environ 50 % des flux et six à sept destinations secondaires qui se partagent 25 % des flux. Nous pouvons remarquer que vingt agglomérations se partagent un trafic d'environ 70 700 véhicules/jour et que Paris capte autant de trafic que Caen et Le Havre réunis. Pour Le Havre, la répartition des flux est différente de celles de Caen et de Rouen, en effet, après Rouen, Le Havre est très tournée vers les agglomérations de la rive droite de la Seine qui sont Saint-Romain-de-Colbosc, Bolbec, Fécamp, Lillebonne, Notre-Dame-de-Gravenchon et vers Paris, 76 % de son trafic se répartit régulièrement sur ces sept agglomérations. Les destinations qui concernent Le Havre sont moins nombreuses que pour Caen et Rouen mais sont plus régulières et moins dispersées que pour les deux autres agglomérations. Le Havre et les agglomérations situées sur la rive droite de la Seine concentrent beaucoup d'activités industrielles qui nécessitent du personnel important. Les flux routiers entre ces agglomérations sont liés aux mouvements domicile/travail et aux services qu'offre Le Havre. L'agglomération de Caen est très tournée vers son littoral notamment avec l'agglomération de Ouistreham, avec laquelle elle entretient des échanges importants et privilégiés avec un flux de 11 205 véhicules/j (soit 18 370 voyageurs), mais aussi avec Luc-sur-Mer. Ces échanges peuvent avoir plusieurs origines, ils peuvent être dus aux mouvements domicile/travail, puisque aujourd'hui beaucoup de personnes souhaitent habiter en bord de mer ou à la campagne et travailler en ville, la construction de nombreux lotissements au cours des dernières années montre bien ce fait, mais ils peuvent être aussi dus à l'attraction que représente Caen avec ses services, ses commerces, ses lycées et l'université. Les arrivées et les départs des car-ferry à Ouistreham, en liaisons régulières avec l'Angleterre, sont aussi à l'origine de ce flux, car en faisant une moyenne des entrées et des sorties par jour nous obtenons 325 entrées et 365 sorties (sachant que ceci n'est qu'une moyenne sur l'année 1997, car les entrées et les sorties sont beaucoup plus importantes l'été que l'hiver). La troisième destination, qui concerne Caen, est Bayeux. Ces deux agglomérations ne forment qu'une zone d'emploi, le trafic est lié aux mouvements domicile/travail, mais aussi, et comme précédemment à l'attrait que représente Caen. Les trois agglomérations n'ont pas de destinations, avec des flux importants, en commun, à part avec la région parisienne. En effet Caen et Le Havre entretiennent des flux assez semblables avec 1 990 véhicules/j pour Caen et 2 200 véhicules/j pour Le Havre tandis que les flux entre Rouen et Paris s'élèvent à 7 455 véhicules/j, ce qui place Paris en 3e position dans le classement des villes en relation avec Rouen. La distance entre Rouen et Paris est de 132 kilomètres, soit pratiquement la même qu'entre Rouen et Caen, mais la capitale est beaucoup plus attractive tant au niveau des emplois qu'elle offre qu'aux nombreux services et atouts qu'elle possède. Les agglomérations du Havre et de Rouen semblent être peu attractives pour Caen, et à l'inverse Caen apparaît comme isolée au sein du tripôle. Pourtant les trois villes sont reliées entre elles par un réseau routier de bonne qualité et homogène, mais les paramètres distance et coût semblent être essentiels dans la répartition des échanges. ainsi chacune des agglomérations se tournent vers d'autres agglomérations plus petites mais plus proches. Il faudrait donc que des décisions d'aménagement augmentent l'attractivité de Caen et que des améliorations soient apportées sur le mode routier et ferroviaire qui favoriseraient la desserte de Caen à partir de Rouen et du Havre. B. Les relations du tripôle avec CherbourgB.1. Au niveau des véhicules légersCaen et Cherbourg sont les deux agglomérations les plus importantes de Basse-Normandie, le flux qui s'établit entre elles s'élève à 1 500 véhicules/j, ce qui place Caen en 2e position dans le classement des villes en relation avec Cherbourg. Par contre, Cherbourg est la 10e agglomération en liaison avec Caen. Le nombre de villes en relation avec Cherbourg est faible et l'importance des flux se réduit rapidement. Seule l'agglomération de Valognes, située à 20 kilomètres, entretient un flux important avec Cherbourg, celui-ci s'élève à 4 790 véhicules/j et représente environ 50 % des flux de Cherbourg, Caen en représente 14,7 %. Cherbourg avec son bon niveau d'équipement et ses emplois attire les gens des communes rurales qui l'entourent. Elle est peu tournée vers des villes extérieures, les liens avec Caen sont dus pour une petite part aux mouvements domicile/travail qui s'élevaient, en 1990, à 330 entrées-sorties, mais aussi à l'université de Caen, bien que Cherbourg possède des antennes universitaires, à certains commerces qui n'existent pas sur place, aux services hospitaliers spécialisés. Les 125 kilomètres qui séparent ces deux villes se font dans de bonnes conditions, sans péage et Caen reste pour Cherbourg la ville importante la plus proche. Les liens que Cherbourg peut entretenir avec Rouen et Le Havre sont très faibles, puisque Cherbourg occupe respectivement la 28e et la 12e place dans le classement des villes en relation avec Rouen et le Havre. Nous pouvons parler d'un manque de relation entre ces deux villes et Cherbourg, ceci peut s'expliquer par le kilométrage important qui sépare Rouen et Le Havre de Cherbourg. Cherbourg a peu d'intérêt pour Rouen et Le Havre puisqu'elle est très éloignée et de moindre importance. Réciproquement Rouen et Le Havre ont peu d'attrait pour Cherbourg qui entretient plus de relations avec Paris, pourtant plus éloignée, mais plus attractive. La région de Cherbourg possède plusieurs sites générateurs d'emplois notamment avec la Direction des Constructions Navales, de l'usine de retraitement des déchets nucléaires et de la Centrale nucléaire de Flamanville. Il faut ajouter à cela le port de Cherbourg qui entretient des liaisons régulières avec la Grande-Bretagne, par car-ferries, pour l'année 1997 le trafic a été supérieur à celui de Caen. B.2. Au niveau des poids lourdsLes flux de poids lourds (PL), par destination, diffèrent de ceux des véhicules légers (VL), par leurs nombres puisqu'ils sont moins élevés, et par leur répartition qui n'est pas tout à fait la même. En effet, les échanges entre Rouen et Le Havre sont importants puisqu'ils s'élèvent à 1 410 PL/jour, soit 21 500 tonnes de marchandises transportées, ce qui place Le Havre en première position dans le classement des villes en relation avec Rouen, et inversement Le Havre est la première destination des villes en liaison avec Rouen. Sur le plan commercial, les deux agglomérations de Seine-Maritime fonctionnent de pair. L'agglomération de Caen, quant à elle, se place en quatrième position dans le classement des villes en relation avec Rouen, avec un flux journalier de 735 PL, soit 11 025 tonnes, et en sixième position dans celui des villes en liaison avec Le Havre avec un flux de 325 PL/jour, soit 4 875 tonnes. Caen se place ainsi parmi les principales destinations derrière Paris et devant des villes plus proches comme Barentin ou Dieppe. Les trois agglomérations semblent fonctionner en relation étroite au niveau du trafic de marchandises, les marchandises transportées sont des produits agricoles, alimentaires mais aussi des produits issus de la chimie, de la métallurgie et des matériaux de construction. Les différentes entreprises de ces trois agglomérations sont liées. Si les relations de Caen avec Cherbourg, au niveau du flux de véhicules légers, sont relativement élevées il n'en est pas de même au niveau du flux des poids lourds, car en calculant la proportion du nombre de poids lourds par rapport au nombre de véhicules légers, nous remarquons, qu'en règle générale, celle-ci est entre 2 à 3,6 fois moins élevée. Or pour Cherbourg, le nombre de poids lourds est 7 fois moins important que celui des véhicules légers, ce qui dénote un certain manque de relation entre les deux agglomérations au niveau du transport de marchandises et donc au niveau commercial. En ce qui concerne les relations de Cherbourg avec Le Havre et Rouen, elles sont faibles, en effet elles s'élèvent respectivement à 30 PL/j, soit 450 tonnes, et 65 PL/j, soit 975 tonnes. Les liens de Cherbourg avec les trois autres agglomérations, et surtout avec Rouen et Le Havre sont faibles, cela fait apparaître l'isolement de Cherbourg, mais cet isolement est relatif car dans notre fichier les véhicules légers et les poids lourds qui ne font que passer par Cherbourg, venant, par exemple, de Grande-Bretagne ne sont pas comptabilisés, de même, les véhicules partant de Cherbourg et qui vont vers le sud-ouest ou l'Espagne ne sont pas pris en compte. Cherbourg est un lieu de passage, une plaque entre la Grande-Bretagne, l'Irlande et les villes du sud-ouest et l'Espagne. C. L'importance de la taille des villes dans les échanges entre les villesNous avons remarqué que les flux qui existent entre Rouen et Le Havre sont très importants, ils sont dû, d'une part, à la proximité de ces deux villes et d'autre part à la taille de ces agglomérations, en 1990 la population de celle de Rouen s'élevait à 380 161 habitants et celle du Havre à 253 627 habitants. La taille des agglomérations est importante puisque plus elles sont grandes plus le nombre d'entreprises, par exemple, est élevé, ce qui entraîne plus d'échanges, donc des flux plus importants. Plus la ville est grande plus elle est attractive au niveau des emplois, des services, des commerces qu'elle propose, elle attire de ce fait des flux de véhicules plus importants. Les agglomérations de Caen et de Cherbourg, qui ont respectivement, deux fois et quatre fois moins d'habitants que Rouen sont moins attractives pour Rouen et pour Le Havre. Nous sommes dans la même logique que Paris qui par son importance, sa taille est très attractive que ce soit pour Rouen, Le Havre, Caen ou Cherbourg. Il est donc normal que plus une ville est importante plus l'activité y est importante et les flux que cela génère sont plus élevés que ce soit au niveau des véhicules légers ou au niveau des poids lourds. Haut |