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Angleterre : système éducatif
Auteur : Mark Bobe
Traduction : Frédérique Turbout

 

Primaire et secondaire

Les systèmes éducatifs en Angleterre et au Pays de Galles dépendent respectivement du Secrétariat d’État à l'Éducation et du Secrétariat d’État du Pays de Galles. Les orientations stratégiques et la législation sont établies par des actes et des ordonnances émis par ces secrétariats d’État.

Les responsabilités au sein du système éducatif sont partagées entre les différents ministères, les autorités locales d'éducation (LEAs), les églises, les associations bénévoles, les enseignants et les institutions d'éducation. Le gouvernement central a en charge le financement, la planification et la définition des grandes orientations et des objectifs du secteur éducatif. Les autorités locales d'éducation ont en charge avec d'autres organisations locales la mise en place des politiques gouvernementales et ont également le pouvoir de statuer sur la mise en œuvre des objectifs et orientations définis par le gouvernement central. Les LEAs ont été mises en place en 1944 et ont des tailles différentes. Elles sont officiellement responsables d'un comté, d'un district ou d'un quartier et plus généralement, elles sont calquées sur l'organisation du système d'administration anglais. Ces LEAs ont en charge la mise en place des comités d'éducation, même si depuis 1993, elles ne sont plus réellement sollicitées à cet égard. Ces comités sont composés d'une majorité d'élus du Conseil local et d'une petite minorité de personnes ayant une expérience de l'enseignement et de l'éducation. Ce conseil reste le garant de l'accès à l'éducation et de son organisation au niveau administratif qui lui incombe. Le travail du comité est placé sous l'autorité d'un directeur de l'enseignement accompagné par une équipe administrative et d'agents de l'éducation. En 1997, il y avait 157 LEAs en Angleterre et au Pays de Galles.

Les rôles des LEAs sont variés, même si leur priorité reste l'éducation ; ils doivent ainsi s'assurer qu'il y ait suffisamment d'écoles et d'enseignants pour subvenir aux besoins des populations locales ; ils ont également en charge la gestion de la subvention globale allouée par le gouvernement central et la gestion des subventions à destination des étudiants s'inscrivant dans l'enseignement supérieur.

La loi de réforme de l'éducation de 1988 a vu diminuer le rôle et le pouvoir de ces LEAs. La gestion au niveau local des écoles (LMS) laisse maintenant à chaque établissement le contrôle de son budget, les LEAs gardant la maîtrise de la gestion des personnels enseignants. Ces derniers sont aujourd'hui des organismes stratégiques de gestion du système éducatif local.

Les relations entre État central, conseil local et établissement d'enseignement ont été établis il y a plus de 40 ans sur la base de l'Education Act de 1944. Cette loi et les législations qui en découlent ont assuré la pérennité du système éducatif du primaire au supérieur en passant par le secondaire. Cette loi a rendu obligatoire l'enseignement secondaire pour tous les enfants, l'âge de la fin de la scolarité obligatoire ayant été relevée deux fois, en 1947 de 14 à 15 ans et en 1973, de 15 à 16 ans.

L'organisation du système éducatif en 1944 reposait sur une gestion locale basé sur un partenariat tripartite entre État central, gouvernement local et établissements d'enseignement (écoles et collèges). A cette période, trois différents types d'établissements co-existaient : des collèges d'enseignement général, des collèges  d'enseignement secondaire et des établissement d'enseignement technique. La plus notable des mesures qui perdura fut la sélection des enfants de plus de 11 ans à l'admission en enseignement technique ou en enseignement général. Ce système imposait la sélection des meilleurs élèves dans les établissements d'enseignements supérieurs et laissaient de côté les plus faibles. L'alternative à cette sélection fut la mise en place du collège unique qui accueillaient tous les enfants quelles que soient leur capacité d'apprentissage. Dans les années 1960, ces écoles accueillaient seulement 10 % des enfants en Angleterre et au Pays de Galles. Les gouvernements devinrent plus favorables à modifier cette voie unique d'excellence pour l'accès aux collèges. Ce fait associé à l'influence grandissante des parents dans les années 1960 a conduit à la fin de la décennie à une hausse de 30 % du nombre des élèves scolarisés dans des collèges polyvalents. Le développement de ce qui peut être considéré comme un système plus égalitaire n'était pas exempt de critiques, notamment dans les rangs de la droite et du parti conservateur qui préconisait une sélection par les collèges. Durant les années 1970, ils n'étaient plus entendu que d'une minorité.

L'Education Reform Act de 1988 a présenté pour la première fois un programme national d'enseignement pour tous les collèges. Les matières de base a aborder devaient être les mathématiques, l'anglais, les sciences complétées de matières complémentaires telles qu'une langue vivante, la technologie, l'histoire-géographie, la musique, le sport et l'éducation religieuse.

Aux côtés de ces programmes nationaux, un programme expérimental concernant les élèves âgés de 7, 11, 14 et 16 ans a été mis en place et visait a évaluer les enfants par rapport au niveau de la classe. Ces évaluations étaient ensuite transmises aux parents.

L'Angleterre et le Pays de Galles disposent de quatre types d'établissements dispensant un enseignement aux élèves âgés de 5 à 16 ans : les écoles publiques LEAs, les collèges technologiques, les écoles privées et les écoles subventionnées. Les écoles LEAs peuvent être divisées en deux groupes : les écoles du comté, entièrement financées et gérées par les LEAs et les écoles associatives qui ont été initialement mises en place par des organismes religieux ou de bienfaisance. Elles ont des arrangements financiers variés dépendant de leurs statuts spécifiques avec les LEAs .

Les écoles subventionnées ont été mises en place sur la base de l'Education Reform Act de 1988. Ces écoles sont indépendantes et ne sont pas contrôlées par les LEAs mais financées directement par le secrétariat d’État à l'éducation, via l'agence de financement des écoles (FAS). N'importe quelle école, sous réserve de critère de taille, peut être subventionnée et les parents votants peuvent solliciter l'arbitrage du secrétariat d’État en cas de ballottage lors du vote d'une subvention. En cas de succès, l'école prend possession des actifs de l'école et devient indépendante et est alors gérée par son propre conseil d'administration légalement constitué. De tels modalités de financement porte à controverse car ces écoles reçoivent des subventions du LEAs et des subventions supplémentaires de par leur statut indépendant. Il y a 1 089 écoles subventionnées en Angleterre, soit 4,3 % du total des écoles. Aux côtés de ces écoles subventionnées, la loi de 1988 a créée une autre catégorie d'écoles indépendantes. Ces institutions devaient être situées dans les centres-villes et devaient proposer des enseignements pour les enfants et adolescents âgés de 11 à 18 ans. Le financement de ces collèges devait être assuré conjointement par le département pour l'Education et l'emploi (DFEE) qui apportait une somme fixe et un sponsor venant du secteur privé. A l'heure actuelle, il y a 15 collèges de ville sur les 20 envisagés et un collège technologique pour les Arts (CCTA) de ce type en Angleterre.

L'enseignement supérieur

L'Education Reform Act de 1988 définit l'enseignement supérieur comme un parcours plus élevé que ceux dispensés pour l'obtention du certificat général d'éducation – niveau avancé (GCE – A Level) ou du diplôme du Conseil National de Commerce et Technologie.

De tels enseignements peuvent inclure des formations pour les enseignants, les jeunes et les travailleurs : cours de 3ème cycle premier grade, diplôme de l'enseignement supérieur, diplôme national supérieur, certificat national Business et Technologie, diplôme d'études de gestion, certificat ou cours préparant un candidat à une qualification de niveau supérieur.

Comme dans le reste de l'Europe, le système universitaire anglais fut développé par les institutions religieuses. Aussi ont-ils été, initialement du moins, financés par l’Église ou des fondations privées. Avant le XIXe siècle, ces universités étaient réservées à l'élite, à ceux qui pouvaient payer pour leur éducation, ceux qui étaient financés par une organisation religieuse ou ceux qui avaient réussi à décrocher une bourse d'étude.

C'est au XIXe siècle que se développèrent les universités et le nombre de sites universitaires. Les six « Old Foundations », appelées aussi vieilles universités furent complétées par 12 nouvelles « Federale » ou « Civil » institutions, chacune pouvant proposer des enseignements subventionnées par le gouvernement. Malgré les investissements publics dans la mise en place de ces institutions, elles restèrent largement privées.

L'expansion de l'enseignement supérieur s'est poursuivie avec la mise en place de collèges universitaires qui délivrèrent les enseignements de l'université de Londres. Ces collèges répondaient à une demande forte des étudiants locaux. Alors que ces trois sortes d'universités sont restées financées sur fonds privés locaux, la création de l'UGC (University Grant Committee) en 1919 a changé le mode de financement en laissant une large part aux fonds publics. Une seconde vague de développement des universités anglaises a eu lieu suite à la loi sur l'Éducation de 1944, le rapport Barlow (1946) et le rapport Robbins (1963). Avec une augmentation des jeunes qualifiés, résultats de l'Education Act (1944), le rapport Barlow préconisa le doublement du nombre d'étudiants particulièrement en sciences. Conséquences de ce doublement, la hausse du niveau d'enseignement ouvert aux jeunes, le rapport Robbins recommanda l'augmentation des places en universités et une répartition géographique des diplômes offerts par les institutions. Cela a conduit à la création d'un nouveau terreau d'université et une requalification de plusieurs collèges technologiques en universités.

Une autre strate d'enseignement a été mise en place dans les années 1960, celles des instituts universitaires de technologies et autres collèges. De telles institutions furent fondées dans toute l'Angleterre et ont été administrées par les LEAs locales. A l'inverse, les universités qui furent mises en place par le gouvernement central restèrent autonomes ou semi-autonomes. La situation financière de l'enseignement supérieur a té bouleversé en 1988 lorsque le Conseil de financement des universités, les écoles polytechniques et le Conseil de financement des Collèges ont été créés pour administrer conjointement l'ensemble des fonds de ces institutions. Cette situation a perduré jusqu'en 1922, lorsque le Further and Higher Education Act a provoqué la fusion du Conseil de financement des universités et des Collèges sous l'égide des Conseils de financement de l'Angleterre (HEFCE), de l'Écosse et du Pays de Galles (HEFCEW). L'une des modifications les plus importante de ce nouveau régime fut la suppression de la distinction faite entre universités et écoles polytechniques. Les écoles polytechniques pouvaient avec l'accord du gouvernement changer leur statut en université à gestion autonome. Tous les établissements ont donc fait ce choix (33 au total). A partir de 1994, l'enseignement supérieur comptait 72 universités, 16 écoles recevant un financement direct de l'université de Londres et 48 collèges. L'Open University fondée en 1969 en Angleterre est un cas particulier dans l'enseignement supérieur anglais. Cet organisme de certification de portée nationale a été et est toujours un établissement qui accueille des étudiants de tout le Royaume-Uni pour des enseignements à temps partiel. L'Université possède un campus à Milton Keynes et 13 centres régionaux qui ont en charge 250 centres répartis sur tout le territoire. Alors que l'enseignement à temps partiel et la dispersion géographique de ses activités rend cette université unique en son genre, c'est surtout l'absence de toutes qualification nécessaire à l'admission pour les étudiants qui la rend attractive et réellement « ouverte ». Dans les autres universités, ce sont les résultats obtenus au A-level qui déterminent l'admission.

Le Further and Higher Education Act de 1992 définit l'enseignement à temps plein ou partiel pour les individus de plus de 16 ans comme pouvant être professionnel, social, physique ou de loisir. Cet enseignement dont l'origine vient des Instituts de mécanique est né durant le XXe siècle pour apporter une formation de base aux travailleurs, plus particulièrement en calcul et niveau d'alphabétisation.

Le LEA est responsable de cet enseignement professionnel depuis 1992 lorsque les Conseils pour la formation furent créés en Angleterre et Aux Pays de Galles. Ces Conseils sont chargés d'offrir des installations suffisantes pour l'enseignement à temps plein de personnes de plus de 16 ans. L'enseignement à temps partiel doit également être accessible aux personnes de 16 à 19 ans. Les LEAs ont maintenant la responsabilité de proposer des cours qui ne sont pas obligatoirement disponibles auprès des conseils de formation. Les enseignements sont de trois types : formation professionnelle, cours permettant l'accès à l'enseignement supérieur (qualification de 0 à A, cours d'alphabétisation et de calcul proposés aux personnes en difficulté d'apprentissage.

La majorité des établissements sont, depuis le Further and Higher Education Act de 1992, autonomes. Quatre types d'institutions de formation continue existent : les collèges d'enseignement complémentaire (proposant des enseignements à temps partiel ou à plein temps sur un large éventail de formation), des collèges dits tertiaires (enseignement complémentaires et sixth form colleges), des sixth form colleges et des centres d'enseignement pour adultes. Nombre d'entre-eux sont relèvent des LEAs. Dans l'enseignement anglais, on appelle sixth form, les deux dernières années d'études qui permettent aux élèves âgés de 16 à 18 ans de préparer le A-level ou son équivalent. Les sixth form colleges sont des institutions qui permettent aux étudiant qui ont échoué au A-level dans le parcours d'enseignement classique, de suivre à nouveau une formation leur permettant de passer le A-level ou un équivalent. Il y a peu ou pas de conditions d'admission pour accéder à tous ces établissements de formation professionnelle ou dans ces collèges même si quelques cours demandent de maîtriser quelques pré-requis.

 

Type et date de création des universités au Royaume-Uni


Category Name Year
Old Foundations Oxford 1264
Old Foundations Cambridge 1284
Old Foundations St. Andrews 1411
Old Foundations Glasgow 1451
Old Foundations Aberdeen 1495
Old Foundations Edinburgh 1583
Federal & Civic Universities Durham 1832
Federal & Civic Universities Newcastle 1832
Federal & Civic Universities Belfast 1845
Federal & Civic Universities London 1836
Federal & Civic Universities Wales 1893
Federal & Civic Universities Bristol 1876
Federal & Civic Universities Manchester 1880
Federal & Civic Universities Dundee 1881
Federal & Civic Universities Liverpool 1881
Federal & Civic Universities Leeds 1884
Federal & Civic Universities Sheffield 1897
Federal & Civic Universities Birmingham 1898
London Based colleges Nottingham 1881 (1948)
London Based colleges Reading 1902 (1926)
London Based colleges Southampton 1902 (1952)
London Based colleges Hull 1927 (1954)
London Based colleges Exeter 1922 (1955)
London Based colleges Leicester 1918 (1957)
London Based colleges Keele 1949 (1962)
Green-field Universities Sussex 1961
Green-field Universities York 1963
Green-field Universities East Anglia 1964
Green-field Universities Essex 1961
Green-field Universities Kent 1964
Green-field Universities Lancaster 1964
Green-field Universities Warwick 1965
Green-field Universities Stirling 1967
Upgraded Colleges of Advanced Technology Aston 1966
Upgraded Colleges of Advanced Technology Bath 1966
Upgraded Colleges of Advanced Technology Bradford 1966
Upgraded Colleges of Advanced Technology Brunel 1966
Upgraded Colleges of Advanced Technology City 1966
Upgraded Colleges of Advanced Technology Heriot-Watt 1966
Upgraded Colleges of Advanced Technology Loughborough 1966
Upgraded Colleges of Advanced Technology Salford 1967
Upgraded Colleges of Advanced Technology Strathclyde 1964
Upgraded Colleges of Advanced Technology Surrey 1966
Les dates entre parenthèses indiquent le moment ou l'université a acquis son indépendance.
Source : Davies, 1994 

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