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1990 Composée de quatre districts, Portsmouth, Southampton, Poole et Bournemouth, la South Coast Metropole compte, en 1998, 708 962 habitants répartis sur les 200 km² que recouvre cette association de villes britanniques. Un Anglais sur cent y réside conférant à cet espace une certaine importance nationale. Les comportements démographiques à l'œuvre dans ces territoires transfrontaliers maritimes, les évolutions et grandes tendances qui se dégagent depuis dix ans illustrent à la fois la spécificité géographique de cette zone et les particularités de l'évolution de la population britannique. Cette association de districts se situe en bordure du littoral et se trouve de fait exposée au phénomène majeur d'attractivité des Sud, et plus particulièrement auprès des populations âgées. 1. Répartition géographique de la population : un espace équilibréLa répartition géographique de la population apparaît relativement bien équilibrée entre les quatre districts qui composent la South Coast Metropole. La population de Southampton représente 30 % de la population de South Coast Metropole considérée dans son ensemble, contre 27 % pour Portsmouth, 23 % pour Bournemouth et 20 % pour Poole. Proportionnellement la répartition de la population entre les quatre districts est équilibrée et stable depuis 1981. En effet, depuis le précédent recensement de la population britannique, il apparaît que le poids démographique de chacun des districts composant la South Coast Metropole n'a pas évolué.
Tableau n° 1 : Evolution de la part de la population des districts dans la composition démographique de la South Coast Metropole
Source : OPCS, Census, 1981,1991,1998 (estimations)
43 % de la population se trouve concentrée dans les deux districts de Poole et Bournemouth du fait de leur proximité géographique. Si l'on considère la répartition de la population à l'intérieur des districts, les densités de population sont très élevées et illustrent la forte concentration urbaine dans cette zone de l'Angleterre. Le record est détenu par Portsmouth, avec 4 750 habitants au km2. Ces fortes concentrations de population sont le fait de l'attractivité croissante du littoral des régions South East et South West britanniques.
Tableau n° 2 : Densité de population dans les districts de la South Coast métropole (1998)
Source : OPCS, Census, 1981,1991,1998 (estimations).
Cette répartition géographiquement équilibrée et ces fortes concentrations de population ne doivent cependant pas masquer de fortes disparités dans la structure démographique des quatre districts.
Figure n°1 : Répartition de la population de la South Coast Metropole entre les différents districts
Deux types peuvent être identifiés : d'une part des ensembles démographiquement dynamiques, même s'ils présentent des signes de vieillissement, tendance propre à tout le littoral sud britannique, et d'autre part des espaces plus vieillis. Le premier type est composé des districts de Portsmouth et Southampton. Dans ces deux villes, les structures de la population, sa répartition par classes d'âges et par sexe, ainsi que ses comportements démographiques sont très proches.
Figure 2 : Évolution de la population depuis 1981
2. Portsmouth et Southampton : l'influence de l'économique sur la structure démographiqueSouthampton compte une population de quelques 216 000 habitants en 1998, contre 196 864 en 1991 et 201 980 en 1981. L'évolution de la population a connu deux phases : entre les recensements de 1981 et 1991, la population a eu tendance à diminuer, le district a ainsi perdu quelques 5 116 habitants, soit une décroissance de l'ordre de 2,53 % sur 10 ans. Depuis 1991, les estimations de populations laissent présager une reprise correspondant à une croissance de 9,72 % sur la période, soit une augmentation de près de 19 136 individus. Cette évolution démographique enregistrée à Southampton est identique à Portsmouth. Alors qu'en 1981, le district comptait 175 388 habitants, il est passé à 174 697 habitants en 1991 et atteint en 1998, les 190 000 habitants. Tout comme à Southampton, la population a diminué entre 1981 et 1991, mais depuis 1991, la tendance est également à la reprise avec une croissance de 8,76 % correspondant à une augmentation de population de 15 303 individus. L'attractivité de ces deux districts est à nouveau une réalité, avant tout pour des raisons économiques. Mais compte tenu des restructurations entreprises à l'arsenal de Portsmouth, il est fort probable que le district enregistre prochainement une perte de population active. Les structures par âge et par sexe sont également très similaires. Southampton concentre une forte proportion de classes d'âge actif (entre 20 et 59 ans), près de 59,7 %. Les personnes âgées représentent quant à elles 15,3 % de la population totale. Les jeunes âgés de 1 à 19 ans représentent 24,9 % de la population totale du district. Nous sommes donc en présence d'un district démographiquement dynamique au regard de la situation vieillissante de la majorité des districts littoraux de la zone. L'indice de vieillissement de 62 est légèrement au-dessus du seuil de 50 qualifiant les structures démographiquement jeunes. À Portsmouth, la situation est quasiment identique, la classe d'âge actif représente 59,6 % de la population totale, la part des plus jeunes s'élève à 25 % tout juste de la population et les plus âgés représentent 15,4 % de la population du district. Portsmouth et Southampton sont quasiment identiques tant dans la répartition de la population que dans l'évolution démographique. Ce sont avant tout des districts jeunes et dynamiques ; cette situation s'expliquant par leur profil économique de districts industriels et tertiaires.
Tableau n° 3 : Répartition de la population par classes d'âge et vieillissement démographique (1998)
Source : OPCS, Census, 1981,1991,1998 (estimations)
3. Poole et Bournemouth : l'exemple d'un littoral vieillissantPoole et Bournemouth ne peuvent être dissociées dans leur analyse démographique, tant ils sont proches à la fois géographiquement mais aussi économiquement. Alors que Portsmouth et Southampton enregistraient des évolutions de population négatives sur la période 1981-1991, Poole et Bournemouth voyaient leur population s'accroître considérablement, avec des taux d'évolution bien au-delà de la moyenne régionale. Cette forte croissance s'explique par l'attrait du littoral pour une population d'âge actif, mais également à la retraite. Entre 1981 et 1991, Poole a enregistré une croissance de + 13,59 % et Bournemouth de + 7,91 %. Les deux districts ont connu des gains de population de respectivement 15 917 habitants supplémentaires à Poole et 11 086 à Bournemouth. Cette croissance semble cependant s'être ralentie à partir de 1991, les croissances enregistrées depuis pour les deux districts avoisinants les 6,5 %. Ces deux districts attirent moins que sur la période précédente, peut être pour cause de phénomène de saturation et d'image négative liée au vieillissement des districts. La répartition par âge illustre ce vieillissement des structures démographiques.
Tableau n° 4 : Répartition de la population par classes d'âge et vieillissement démographique (1997)
Source : OPCS, Census, 1981,1991,1998 (estimations)
La répartition de la population par âge témoigne d'un vieillissement avancé des structures démographiques. La part des plus jeunes ne dépasse pas les 24 % de la population totale. Parallèlement, la proportion de personnes âgées dépasse les 19 %. Ainsi on observe des indices de vieillissement dépassant les 81 points. Poole se trouve aujourd'hui en situation de vieillissement avancé, avec un indice proche de 82, soit une part de personnes âgées qui a tendance à rattraper celle des plus jeunes. À Bournemouth, cette situation est dépassée, la part des plus âgés dépasse celle des plus jeunes. Le vieillissement est une réalité. En fait, Bournemouth, station balnéaire de Poole cumule les phénomènes de balnéotropisme, d'attractivité des Sud ainsi que l'influence de districts proches et fortement peuplés. Globalement deux situations sont donc identifiables au sein de la South Coast Metropole, d'une part une zone regroupant Portsmouth et Southampton, à vocation plus industrielle où domine une population jeune et d'âge actif en croissance, et d'autre part, une zone composée de Poole et Bournemouth à vocation plus touristique où la croissance marque des signes de ralentissement et s'accompagne d'un vieillissement important des structures démographiques. 4. Quelques éléments de comparaisonSi l'on compare maintenant les populations des districts formant la South Coast Metropole et celles des villes regroupées dans Normandie Métropole, on observe encore une fois de fortes disparités, en particulier dans les évolutions de population depuis le dernier recensement. Alors que Normandie Métropole compte quelques 411 484 habitants au dernier recensement, la South Coast Metropole compte près de 708 962 habitants, soit presque 300 000 habitants de plus. De même, alors que l'évolution de la population britannique a été largement positive, enregistrant un gain de 53 049 habitants sur la période 1991-1998, Normandie Métropole a connu deux évolutions différentes : d'une part une hausse faible de la population des communes de Caen et de Rouen et d'autre part une décroissance de la population havraise. Le gain de population enregistré sur la période 1990-1999 n'est que de 61 habitants supplémentaires. Si l'on raisonne maintenant au niveau des agglomérations de Caen, Rouen et Le Havre, la situation est inverse et apparaît plus équilibrée dans sa comparaison avec la South Coast Metropole. Tableau n° 5 : Comparaison de l'évolution de la population de la South Coast Metropole et de Normandie Métropole
(France RGP 1990 et 1999, Royaume-Uni RGP 1991-1997 (estimations))
Source : OPCS, Census, 1981,1991,1998 (estimations)
Tableau n° 6 : Comparaison des densités de population
(France RGP 1999, Royaume-Uni 1998 (estimations))
Source : OPCS, Census, 1981,1991,1998(estimations)
Au niveau des densités de population, les districts britanniques et les communes françaises apparaissent relativement homogènes. Nous sommes face à des concentrations de population élevées. La répartition par âge est quelque peu différente : les classes d'âges jeunes représentent près de 35 % de la population de Normandie Métropole, contre environ 24 % dans la South Coast Metropole, les classes d'âges actives sont équivalentes, la différence réside dans la part des plus âgés. La proportion de personnes âgées présente dans la South Coast Metropole confirme le qualificatif que les Britanniques donnent à cette côte : la Costa Geriatrica. Quelques îlots semblent résister, îlots dont la tradition industrielle et portuaire est ancienne, tels les districts de Portsmouth ou bien de Southampton. Les classes d'âges en dessous de 65 ans dominent et confèrent à ces espaces un certain dynamisme démographique. Notons cependant que le vieillissement de ces littoraux est un facteur de croissance économique, la gestion du vieillissement nécessitant la création de nombreux emplois, particulièrement dans le secteur sanitaire et social, mais pas uniquement. Le profil démographique de la South Coast Metropole est celui d'une zone partagée entre dynamisme démographique et vieillissement de la population. L'une et l'autre de ces situations sont imputables à sa localisation géographique en bordure de littoral, mais aussi à son histoire économique et aux échanges multiples avec l'autre côté de la Manche. Portsmouth et Southampton dominant par leur poids démographique le réseau de districts, la structure générale reste dynamique. Compte tenu des évolutions en cours et du regain de dynamisme des deux districts précédemment cités, il est possible d'envisager un maintien des classes d'âges actives, ainsi qu'une progression de la croissance démographique. Cette évolution sera à confirmer au recensement de 2001. Haut |