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La pêche en 2016 dans l'espace Manche
Auteur : Frédérique Turbout

Remarque préalable : les données considérées dans cette étude concernent les zones de pêche 7D et 7E définies par le Conseil international pour l'exploration des mers (CIEM).

 

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La pêche est une activité économique de première importance pour les régions européennes qui bordent la mer de la Manche. Les récents débats autour de la question des zones de pêche et la sortie des Britanniques de l'Union européenne illustrent l'importance de cette activité dans la zone. Les nombreux ports de pêche qui jalonnent le littoral de la Manche portent les marques d'une activité ancienne. Pêche à la morue, aux harengs, aux sardines ou bien à la coquille, la pêche a forgé des identités communes, des sociétés littorales proches dans leurs usages et leurs pratiques de part et d'autre des deux rives. Les paysages littoraux de la mer de la Manche sont fortement marqués par cette activité. Ports de pêche de tailles variées, cales servant de débarques, marchés aux poissons et criées, ainsi que toutes les activités qui en découlent sont présentes sur ces littoraux et ponctuent le quotidien des habitants des deux rives. Cette activité a connu de nombreuses crises : raréfaction voire migration de la ressource, valeur des prises à la baisse, périodes historiques empêchant la pratique de cette activité, modernisation des techniques, restructuration de la filière, limitation des prises et politique des quotas. Au gré de ces évolutions plus ou moins marquées, la filière s'est structurée, a dû s'adapter pour se maintenir parce qu'elle fait partie intégrante de la vie des sociétés qui bordent le littoral dans cette petite mer franco-britannique.

Aujourd'hui, l'activité occupe un peu moins de 9 000 marins et fait naviguer plus de 3 400 navires dans l'espace Manche. L'analyse des résultats de la filière, hommes, navires et prises permet de rendre compte de cette activité et de ses récentes évolutions depuis 2011, date de la dernière analyse portant sur cette filière dans la zone Manche.

Une des interrogations majeures du moment porte sur l'avenir de la filière dans le contexte du Brexit. L'étude des volumes de prises et des ventes de poissons dans les ports de la zone peut permettre d'approcher l'impact possible des futures réglementations en matière de pêche dans la zone et l'importance que représentent les marchés de part et d'autre de la Manche pour les pêcheurs transmanche.

Principaux ports de pêche et halles à marée en 2016
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1. Un tiers des flottilles nationales en Manche

En 2016, l'espace Manche compte 3 439 immatriculations de navires de pêche, dont 1 313 côté français et 2 126 côté britannique.

Côté français, ces quelques 1 313 navires représentent 29,3 % du nombre total de navires immatriculés en France métropolitaine pour l'année 2016, soit un peu moins d'un navire sur trois.

Pour la même année, côté anglais, on dénombre 2 126 navires, 34,3 % du total du Royaume-Uni, soit un navire sur trois, rapport identique à celui de la France. Si on considère uniquement l'Angleterre, le rapport passe alors à deux navires sur trois. Ces quelques chiffres illustrent l'importance de l'activité en Manche.

Pourtant depuis 2011, on assiste à une baisse du nombre de navires de près de 8,1 % en 5 ans côté français alors même que côté anglais, l'évolution est à la hausse, avec une croissance en 5 ans de 12,4 %. La baisse côté français correspond à l'effort de restructuration de la filière et le renouvellement des navires ou la mise à la casse des plus anciens.

Au total, la flotte de navires immatriculée en Manche en 2016 s'élève à 3 439 soit 32,2 % du total des navires de pêche de France et du Royaume-Uni et a progressé de 3,6 % entre 2011 et 2016. Un tiers de la flotte de pêche est donc localisée en Manche, cela illustre l'enjeu majeur de cette filière dans la zone dans le contexte du Brexit.

En fait, en changeant l'échelle d'observation, on constate que la répartition des flottilles n'est pas homogène, l'essentiel de la flotte se concentrant en Bretagne Nord et dans le quartier maritime – entité administrative dont relèvent les immatriculations de navire – de l'ancienne région bas-normande. Ancienne Basse-Normandie et Bretagne Nord concentrent les trois quarts de la flotte de la zone côté français, soit 1 032 navires sur les 1 313 inscrits dans les quartiers maritimes de la Manche.

Sur la façade anglaise, le constat est identique : les immatriculations se concentrent principalement dans les ports de Brixham, Newlyn et Plymouth, soit à l'ouest de la zone, dans une région, le South West, plus rurale et de tradition maritime ancienne. À eux trois, les quartiers maritimes anglais précédemment cités regroupent 63 % des immatriculations dans la zone.

Nombre de navires et marins dans l’espace Manche en 2016

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Il apparaît donc, qu'en termes de flottilles de pêche, l'ouest de la Manche occupe une place prépondérante. Cela ne présage en rien des résultats des prises et de la position économique des ports de la zone. En réalité, les flottilles basées en Manche Ouest pratiquent une pêche avant tout côtière, en liaison directe avec l'exploitation d'une ressource de proximité, comme c'est le cas par exemple de la coquille Saint-Jacques, pêchée en baie de Saint-Brieuc. Nous reviendrons dans la suite de cette étude sur la nature exacte des espèces pêchées dominantes.

2. Un quart des marins des deux pays en Manche

Si on porte l'attention sur les effectifs de marins embarqués dans les navires inscrits en Manche (7D et 7E), on dénombre 8 918 marins sur les 33 209 recensés en France et au Royaume-Uni, soit un quart des marins présents dans les deux pays. Côté français de la zone, on compte en 2016, 5 662 marins sur les 21 452 recensés en France, soit plus d'un marin sur quatre. Depuis 2011, leur nombre a peu évolué, enregistrant une légère baisse de 4,7 % en 5 ans.

Côté anglais, le constat est identique. 3 256 marins sur les 11 757 inscrits au Royaume-Uni sont enregistrés dans les quartiers maritimes de l'espace Manche. Ils représentent respectivement 27,7 % et 61,4 % du total de marins du Royaume-Uni et d'Angleterre. Leur nombre est stable depuis 2011 passant de 3 257 à 3 256 inscrits ! Le principal problème concernant les effectifs de marins est celui de leur renouvellement face aux nombreux départs à la retraite des prochaines années. Comme dans sa voisine l'agriculture, la pêche attire peu de vocations. Le Brexit et son lot d'incertitudes notamment en matière d'accès à la ressource halieutique n'arrange en rien la situation.

Évolution 2011-2016 du nombre de navires et marins dans l’espace Manche

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Au final, en cinq ans, hommes et navires ont peu évolué. Ils représentent toujours une part importante de l'activité de pêche dans la zone Manche et pour chacun des deux pays, les quantités de prises réalisées et vendues dans les différents points de débarque et criées de la zone viennent appuyer ce constat.

3. Prises et valeurs de prises

Si les volumes des prises pêchées dans l'Union européenne sont souvent variables du fait des quotas, des conditions climatiques ou de la baisse des stocks pour certaines espèces, on pêche essentiellement dans les eaux territoriales du lieu noir, du cabillaud, du flétan et de la lingue. Ces espèces particulièrement suivies en termes de stock sont soumises à des quotas, comme ce fut le cas du cabillaud en 2017 en mer Baltique et en mer Celtique. Les quotas varient d'une année à l'autre et permettent de préserver et de gérer la ressource en assurant son renouvellement. Mais ils sont également source de grandes tensions entre l'Europe et les professionnels de la mer et entre marins eux-mêmes. Des accrochages, parfois violents, opposent régulièrement les pêcheurs de la Manche aux autres professionnels de la pêche venant d'autres zones de pêche. On peut rappeler le conflit récent opposant pêcheurs de la Manche, dont ceux de Boulogne-sur-Mer, à leurs voisins néerlandais et belges quant à l'usage des filets électriques dans les campagnes de pêche. Les conflits sont également nombreux dans la zone de pêche à la coquille et opposent régulièrement pêcheurs anglais, français et anglo-normands.

Volumes mis en vente et valeur des ventes en 2016

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Un cinquième des volumes pêchés en France et au Royaume-Uni le sont dans l'espace Manche. Ce rapport illustre l'importance de la filière dans la zone et vient justifier les inquiétudes des pêcheurs français face à l'échéance du Brexit et les négociations des accès aux zones de pêche dans la zone.

Au total, en 2016, 147 706 tonnes de prises (poissons et crustacés) ont été mis en vente dans les halles à marée de part et d'autre de la zone. Les poissons et crustacés les plus pêchés restent la coquille Saint-Jacques, le merlan, le buccin et le maquereau côté français, auxquels il faut ajouter pour les voisins anglais, la sardine et le crabe.

Espèces pêchées et valeur à la vente, 2016

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Depuis les années 1970 et la baisse des prises d'espèces démersales du fait des quotas imposés par Bruxelles sur le merlu, le merlan, la dorade, la morue, la sole ou la plie, les pêcheurs anglais se sont rabattus sur la pêche des crustacés. Les volumes pêchés ont ainsi été multipliés par 2,5. Les espèces pélagiques ou « poissons bleus » ont également vu leurs volumes de prises augmenter, particulièrement les plus petits, sardines, maquereaux, chinchards et anchois, même s'ils sont aussi soumis à quotas et que leur valeur à la vente est bien moindre que celle des crustacés.

Cette orientation de la pêche anglaise tient également à la nature des fonds en Manche qui favorisent le développement des crustacés (crabes, tourteaux, coquilles et araignées). Cette pêche est aussi très souvent le fait de petites embarcations, inférieures à 10 mètres et non soumises à l'obligation de déclaration des prises.

Côté français, les prises représentent quelques 84 202 tonnes, soit 42,6 % du total des prises mises en vente en France dans les halles à marée. Les principaux lieux de vente sont les halles de Boulogne-sur-Mer, premier port de pêche français, avec un total de 22 353 tonnes de prises suivi d'Erquy et de Saint-Quay-Portrieux. Ces deux derniers sites de vente s'expliquent par le type d'espèces pêchées et vendues sur place, c'est-à-dire la coquille Saint-Jacques. Côté anglais, ce sont 63 504 tonnes soit 66,6 % du total du tonnage de l'Angleterre et 12,7 % du Royaume-Uni qui sont mis en vente, dont plus de la moitié dans trois ports, Newlyn, Brixham et Plymouth. Plus généralement 60 % des prises réalisées par les flottes du Royaume-Uni sont vendues dans le pays, même si une grande majorité de ces prises sont le fait de navires écossais (65 %).

En termes d'évolution des prises, on a assisté à une baisse des volumes mis en vente de près de 12,5 % côté français depuis 2011, avec une accentuation nette de la baisse depuis 2015. Est-ce à dire que le Brexit a un impact majeur sur les volumes pêchés par les pêcheurs français dans la zone ? La réponse semble être affirmative. Côté anglais, la situation est inverse : si la baisse a été moins importante entre 2011 et 2016 (-5 %), on assiste a une reprise depuis 2015 avec une hausse des volumes mis en vente de près de 4,3 %. Cette situation s'observe pour tout le Royaume-Uni avec une croissance des volumes mis en vente de l'ordre de 8 % entre 2015 et 2016. Toutes les prises ne sont cependant pas vendues en criée. Les achats directs au bateau, à la débarque, ou par contrat préalable avec un mareyeur, une enseigne de distribution ou tout autre client, ont représenté en France en 2016 (saison d'octobre à décembre), près de 9 000 tonnes de poissons et de crustacés, soit 13 % des volumes vendus au total. Deux types de prises sont ainsi vendues à la débarque : des espèces peu valorisées de petits pélagiques comme la sardine, le maquereau ou l'anchois, mais aussi le buccin, l'anguille, le tourteau, ou à l'inverse des espèces très recherchées comme la coquille Saint-Jacques ou bien encore la civelle dont le prix peut atteindre au kilo plusieurs centaines d'euros.

Évolution 2011-2016 des ventes déclarées dans les halles à marée françaises et les ports anglais de l’espace Manche

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Concernant le bilan en valeur de la pêche pour l'ensemble de la filière dans la zone, les valeurs des prises ont représenté en 2016 quelques 382 941 000 € se répartissant de la façon suivante : 227 683 000 € pour les pêcheurs français de la zone transmanche et 154 304 000 € pour les voisins anglais. Les principales espèces vendues restent la coquille Saint-Jacques, la lotte, le crabe, la sole, la seiche ou le calmar et le merlan.

4. Volumes des ventes déclarées hors territoire national

Dans le contexte du Brexit, les questions se posent en ces termes : Les pêcheurs anglais revendiquent la restitution de leurs zones de pêches, très poissonneuses, notamment au nord, en Écosse. Ils ne sont autorisés qu'à pêcher un tiers du volume total autorisé sur ces zones en raison des quotas imposés par l'Union européenne. Les pêcheurs français qui travaillent principalement dans les eaux anglaises et écossaises craignent de voir le volume de leurs prises s'effondrer. Au-delà de leurs prises c'est également l'accès au marché écossais qui posera problème pour les pêcheurs européens. À l'inverse, le problème sera identique pour les pêcheurs anglais qui n'auront accès aux marchés européens que sous certaines conditions. Ces questions et ces craintes ainsi posées, on mesure l'importance de cette question pour la zone transmanche, où la majeure partie des petites communes littorales vivent de la pêche et du tourisme. L'enjeu est économique, il est aussi humain car il impacte directement la filière mais aussi les sociétés locales dont l'économie repose en partie ou en grande majorité sur les activités connexes de la pêche (industrie agro-alimentaire, tourisme, construction navale…).

L'accès aux zones de pêche et l'accès aux marchés sont donc les deux enjeux de la filière face au Brexit.

Si on considère les volumes de poissons et crustacés vendus par les pêcheurs anglais ou français sur les marchés du voisin, les résultats disponibles pour l'année 2016 révèle que les débarques ne se font pas nécessairement dans les ports de la Manche. Les quantités de prises vendues par les marins anglais dans les ports transmanche français et inversement, les prises françaises dans les ports transmanche anglais sont très faibles. Les débarques et les ventes se font dans les ports écossais (pour les Français) et dans les autres ports européens de la mer du Nord pour les Anglais.

Ainsi, en 2016, les pêcheurs anglais ont déclarés 3 062 tonnes de poissons et crustacés dans les ports français de l'espace Manche, soit une hausse de près de 70 % des volumes depuis 2011, ce qui ne représente que 4,8 % des volumes totaux mis en vente par les pêcheurs anglais. En fait, ces faibles volumes déclarés illustrent le fait que les pêcheurs anglais vendent avant tout leurs prises dans les ports du Danemark, d'Irlande, d'Espagne ou d'Allemagne. Tout l'enjeu du Brexit pour les pêcheurs anglais résidera donc dans les négociations et les conditions d'accès au marché européen lorsque le Royaume-Uni sera devenu un pays tiers.

Côté français, la situation semble inverse. Alors qu'en 2011, les pêcheurs français déclaraient à peine 68 tonnes de prises dans les ports anglais de l'espace Manche, en 2016 ce résultat est nul. En fait, ce chiffre masque une autre réalité : les pêcheurs français ne déclarent pas de prises dans les ports anglais de la Manche, mais déclarent près de 15 116 tonnes dans les ports écossais du Royaume-Uni. Les eaux du Nord de l’Écosse, très poissonneuses sont sillonnées par de nombreux pêcheurs français qui vendent leurs prises directement dans les ports écossais. Le Brexit marquera donc un coup d'arrêt certain à ces prises et reventes sur le sol britannique. L'impact économique sera  important pour les pêcheurs français.

Évolution 2011-2016 des ventes déclarées dans l’espace Manche par les bateaux anglais dans les ports français et les bateaux français dans les ports anglais

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Pêcheurs français et anglais vendent peu en volume dans les ports du voisin. Par contre si on considère la valeur des prises vendues, les résultats sont très différents : en 2016, les pêcheurs français n'ont rien vendu dans les ports anglais de l'espace Manche, alors que précédemment, les valeurs des prises vendues représentaient 148 496 € en 2015 (une des plus fortes années depuis 2011) contre 5 489 € en 2014 et 106 732 € en 2011. Plus généralement, on peut donc affirmer que les ports anglais de l'espace Manche ne constituent pas un débouché important et indispensable pour les pêcheurs français. L'inverse est par contre vrai pour les pêcheurs anglais : en 2011, les ventes effectuées par ces pêcheurs dans les ports français de la zone représentaient un total de 5 592 468 €. En 2016, ce chiffre atteignait 10 716 387 €, soit près du double. Ces valeurs s'expliquent par le type de prise, la coquille Saint-Jacques, prise la plus lucrative de la zone transmanche. La sortie du Brexit est donc un enjeu majeur pour ces pêcheurs coquilliers. Les ports français de la zone représentent donc pour nos voisins anglais des débouchés importants, non pour les volumes qui y sont débarqués mais pour la valeur des ventes qui y sont réalisées. Même si les recettes des ventes anglaises dans les ports français de l'espace Manche représentent à peine 3 % du montant total des ventes de produits de la pêche du Royaume-Uni, ces produits des ventes cumulées réalisés dans les ports européens, dont ceux de la mer du Nord, d'Espagne ou d'Irlande s'élèvent au total à près de 282,2 millions d'euros en 2016. L'enjeu du Brexit pour les pêcheurs anglais, au-delà de la récupération pleine et entière de leurs zones de pêche, est bien un enjeu économique qui se pose en ces termes : comment continuer à accéder aux marchés européens et sous quelles conditions ? C'est là le revers de la médaille et les très récentes négociations sur la question soulèvent des tollés de protestations des associations de pêcheurs britanniques. Ils se sentent floués, délaissés et trahis par leur gouvernement suite aux récentes décisions qui posent les bases du retrait de l'Union européenne pour leur filière.

Les premières décisions émanant des négociations entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, à la fin du mois de mars 2018, ont permis d'établir un accord de retrait comportant un calendrier et des règles progressives. Ces décisions – vivement critiquées par les associations de pêcheurs anglais qui souhaitaient une sortie définitive dès mars 2019 – entreront en vigueur dans un an.

Cet accord prévoit une période de transition allant du 30 mars 2019 au 31 décembre 2020. Durant ce laps de temps, le Royaume-Uni sera encore soumis aux réglementations de la Politique commune de la pêche comprenant accès aux zones de pêche et respect des quotas. En contrepartie, le Royaume-Uni participera pleinement aux négociations des TAC (Totaux admissibles de captures) et quotas ainsi que des accords internationaux. Au-delà du 31 décembre 2020, les règles seront définies de la façon suivante :

  • Les accès aux eaux nationales et aux ports seront soumis à autorisation. Les navires des pays tiers, donc du Royaume-Uni après sa sortie de l'Union européenne, n'auront pas le droit de débarquer dans l'Union européenne sauf s'ils répondent au règlement 1005/2008 européen, c'est-à-dire aux règles visant à prévenir et décourager la pêche illicite et à assurer la gestion durable de la ressource halieutique.
  • Dans le cas d'exportations vers l'Union européenne, les navires devront notifier l’État d'appartenance de leur pavillon et présenter un certificat de capture validé par le Royaume-Uni. La réciproque vaudra également pour les bateaux de l'Union européenne débarquant dans les ports anglais. Enfin, les certificats d'aquaculture biologiques délivrés par des organismes ou des autorités du Royaume-Uni ne seront plus valables sur le marché européen.

 

L'avenir de la filière pêche dans la zone reste en suspend. Seul le temps apportera des réponses aux nombreuses incertitudes que soulèvent les professionnels de la filière. Les récentes décisions émanant de l'Union européenne concernant l'accès aux eaux nationales britanniques, les baisses possibles des aides du FEAMP (Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche), la politique des quotas, les distorsions de concurrence entre pêcheurs pour lesquels les règles seraient différentes sont autant de problèmes qui à plus ou moins longs termes auront un impact sur le devenir de cette filière dans la zone transmanche, sur l'avenir des hommes, des navires et plus globalement des espaces littoraux de cette petite mer franco-britannique.


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