La lecture des pyramides des âges de l'espace Manche en 1982 et en 2019 reflète l'évolution démographique des dernières décennies et la tendance marquée au vieillissement des populations transmanche.

Les formes des pyramides ont évolué : les creux et bombements des pyramides sont le reflet des évolutions en matière de natalité et de mortalité des sociétés bordant la mer de la Manche. Ainsi, les déficits de population découlant de la baisse de la natalité et de la forte mortalité durant la Première Guerre mondiale alors bien visibles en 1982 ont cédé la place aux classes d'âges nombreuses du baby-boom d'après Seconde Guerre mondiale. Alors que les plus âgés en faible nombre en 1982 donnaient à la pyramide une forme générale de feuille d'érable, en 2019, cette dernière s'est transformée en "cylindre", les classes d'âges nombreuses du baby-boom venant gonfler les effectifs des plus âgés et l'allongement de la durée de vie amplifiant les catégories des plus âgés. Le sommet des pyramides s'élargit, le vieillissement est une réalité qui se lit au travers de ces pyramides des âges.

Si toutes les régions présentent des profils identiques, les deux régions transmanche accueillant les grandes métropoles de Londres et Paris offrent des profils différents, tant en termes d'effectifs que de répartition des classes d'âges. Londres illustre particulièrement ce cas de figure où les effectifs les plus nombreux sont ceux des 25-49 ans c'est-à-dire, les classes d'actifs. En Île-de-France, la forme est un peu différente, les classes d'âges les plus nombreuses se situant sans distinction entre 0 et 60 ans.

Si la natalité a été relancée au début de la décennie 2010, les bases des pyramides tendent à se resserrer à nouveau. Au final, qu'il s'agisse de la France ou du Royaume-Uni, le vieillissement de la population est une réalité qui se traduit dans la forme des différentes pyramides des âges de l'espace Manche.