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Filière pêche : prises et valeurs des prises (2003)
Auteur : Frédérique Turbout

La mer de la Manche dispose d'une grande variété d'espèces, allant des poissons, crustacés ou coquillages aux algues. Ce sont quelques 38 espèces communes qui s'y côtoient. Onze d'entres elles sont soumises à des quotas : la sole, la baudroie (lotte), le merlan, le maquereau, la morue, le lieu jaune, la plie, le hareng, la limande, la lingue et le chinchard). Si ces espèces soumises à quotas sont en nombre relativement limité, il s'agit cependant des espèces les plus communes et parmi les plus consommées. À ces dernières, il faut ajouter trois espèces dont l'effort de pêche est contrôlé : la coquille Saint-Jacques d'Europe, l'araignée de mer et le tourteau.

Incontestablement, la coquille se positionne comme étant l'espèce la plus pêchée dans l'espace Manche avec plus de 16 568 tonnes pour une valeur totale de plus de 45 millions d'euros (chiffres 2003). Viennent ensuite en tonnages pêchés, la sardine et le hareng, le buccin, la seiche et le maquereau, mais ces espèces sont bien loin de rapporter autant que la coquille. En valeur des prises, la sole, les calmars, les buccins, les seiches, le bar et la baudroie restent des espèces à forte valeur ajoutée même si les tonnages pêchés sont moins importants, c'est particulièrement le cas de la sole soumise aux quotas européens.

Le cas de la coquille est particulier : sa gestion avant d'être européenne est interrégionale et interprofessionnelle. Caen, Cherbourg et Dieppe s'illustrent comme les principaux producteurs de la zone, situation favorisée par la présence à quelques encablures de leurs côtes du principal gisement de la Manche, le gisement de la baie de Seine. Autre port réputé pour la pêche à la coquille, le port de Saint-Brieuc dans les Côtes-d'Armor bénéficie également de la présence au large du gisement de la baie de Saint-Brieuc. Plus généralement, que l'on considère le côté anglais ou français de la Manche, les espèces les plus pêchées sont identiques. Les différences entre les deux rives se situent plus en termes de tonnage.

Au total pour l'année 2003, le tonnage total des prises enregistré par les navires de pêche des quartiers maritimes et Licensing District de la façade Manche s'élève à 214 038 tonnes. La répartition est la suivante : 42 061 tonnes pour les marins anglais de la zone et 171 977 tonnes pour leurs homologues français. L'essentiel de ces prises est réalisé par les navires immatriculés dans les deux zones CIEM couvrant la Manche (94 % des prises).

Côté français, le port de Cherbourg arrive en tête des ports de pêche de la zone Transmanche avec un tonnage total de l'ordre de 27 917 tonnes. Il est suivi par Brest (24 885 t), puis Boulogne (23 686 t). Ces tonnages sont fortement dépendants des espèces pêchées et du type de pêche pratiqué (côtière, hauturière).

En termes de valeurs des prises, le classement est modifié, Cherbourg arrivant en seconde position après Boulogne-sur-Mer. Au total, la valeur des prises des navires immatriculés dans l'espace Manche côté français, s'élève à 287,7 millions d'euros.

Côté anglais, les tonnage pêchés sont moins importants ainsi que les valeurs des prises. Pour l'année 2003, les navires britanniques immatriculés dans les zones CIEM de la Manche ont enregistré un total de prises de l'ordre de 42 061 tonnes pour une valeur de 87,1 millions d'euros. Les principaux ports sont ceux de Newlyn, Plymouth et Brixham, sur la côte sud-ouest de l'Angleterre.

 

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Au total, sur la zone Manche, pour l'année 2003, 214 038 tonnes de poissons, crustacés, mollusques et algues ont été pêchés pour une valeur totale des prises de plus de 374,8 millions d'euros. La pêche est une activité économique de première importance pour l'ensemble de cette zone maritime qui suppose de prendre en compte les nécessités économiques de la filière en pratiquant de concert une gestion intégrée de la ressource.


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