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1990 L'Arc Atlantique Un accord multilatéral de coopération transfrontalière (1996) L'Arc Atlantique à la fin des années1980La construction européenne s'accélère. Le Marché Unique, l'ouverture des frontières à l'Est, les réformes de la politique régionale mobilisent les régions périphériques en retard de développement. Le 20 avril 1990, dans l'Ouest communautaire, les élus de 32 régions littorales, de l'Écosse à l'Andalousie, officialisent la création de la Commission Arc Atlantique. Dans le cadre de la Conférence des Régions Périphériques Maritimes de l'Union européenne, les objectifs annoncés sous la présidence d'Olivier Guichard sont de créer un lobby atlantique face au recentrage de l'Europe vers l'est, d'engager des programmes de coopération interrégionale le long de la façade atlantique, d'obtenir de la Communauté européenne des financements spécifiques. La "Dynamique Atlantique"À l'initiative des collectivités territoriales s'engage une concertation sans précédent. Débats et réunions de travail débouchent sur des projets communs pour faire de la façade atlantique une zone attractive et dynamique dans l'Europe de demain. Fédérant de nombreux acteurs au gré des opportunités, des orientations des programmes ou encore des financements, la coopération interrégionale atlantique entraîne en parallèle des débats et des échanges d'idées, la réalisation d'études et de schémas prospectifs d'aménagement du territoire auxquels différentes catégories d'acteurs s'associent et dont la presse se fait l'écho. Les élus, les aménageurs, les collectivités territoriales, les universitaires et un panel varié de socio-professionnels se mobilisent et conçoivent des scénarios d'aménagement du territoire, s'engagent dans des programmes de coopération interrégionale. Ces actions-pilotes restent souvent expérimentales mais précisent peu à peu le contenu du concept Arc Atlantique. L'Arc Atlantique n'apparaît pas comme un projet bien délimité mais davantage comme une référence, il est vrai foisonnante d'initiatives, dont il serait vain aujourd'hui de faire la synthèse moins de six ans après sa création. L'Arc Atlantique, l'Union européenne et les collectivités localesLa "Dynamique Atlantique" fait intervenir une grande diversité d'acteurs liée tant à leurs origines statutaires que géographiques. La diversité et la spécificité des coopérations interrégionales montrent qu'au-delà du contexte économique défavorable à la façade atlantique, les mutations, d'ordre politique, relatives à la situation économique et sociale de l'Europe induisent la constitution d'accords politico-institutionnels tels que l'Arc Atlantique. Les dernières réformes de la politique régionale communautaire encouragent la création de telles associations de régions qui voient, par la préparation de projets communs, l'opportunité de capter des aides supplémentaires. Les représentants régionaux s'engagent ainsi dans une politique de marketing et de lobbying auprès des instances européennes. Lancées dans la course aux aides européennes, ces collectivités locales construisent des programmes de développement régional et interrégional respectant les orientations de la politique régionale communautaire. Ainsi, les accords de coopération interrégionale révèlent de nouvelles connexions entre les régions et les institutions européennes. Les relations semblent non seulement transgresser les frontières nationales mais aussi justifier une certaine autonomie par rapport aux administrations centrales en s'attribuant de nouvelles fonctions de négociation, notamment auprès de la Commission et du Parlement européens. Pour en savoir plus POUSSARD Anne, (1997), L'Arc Atlantique. Chronique d'une coopération interrégionale, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, p. 247. Haut |