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1990 L'exiguïté du territoire et le dynamisme démographique se traduisent évidemment par une densité élevée. Elle atteint 724 habitants au km2 à Jersey et 933 à Guernesey. Les paroisses les moins densément peuplées – respectivement Trinity et Torteval – atteignent tout de même des valeurs de 215 et 308 alors que les deux capitales, St-Peter-Port et St-Helier affichent 2 491 et 3 200. Signalons que la paroisse, unité administrative de base, ne jouit pas des mêmes compétences que les communes françaises : son principal domaine d'intervention est d'ordre social. Des attributions telles que l'éducation, la santé, la lutte contre l'incendie ou les travaux publics sont dévolues au niveau supérieur, celui du bailiwick.
Population et densité par paroisse
La distribution de la population s'établit selon un gradient bien lisible à Guernesey : population et densité décroissent en fonction de l'éloignement à la capitale. Ce modèle se retrouve grosso modo à Jersey. La forte pression démographique, due prioritairement au solde migratoire, constitue le problème majeur de la gestion de l'espace insulaire. La nécessité d'endiguer un phénomène lié aux tropismes aussi divers que la fiscalité et la qualité de la vie justifie de la part des autorités des deux bailiwicks une politique d'immigration sur mesure. Les dispositions légales dont elles se sont dotées leur permettent d'actionner à volonté le « robinet législatif » régulant les flux. Au-delà des nuances de mise dans ces terres jalouses de leur indépendance, Jersey et Guernesey ont adopté en direction des postulants-résidents le même type de « chicanes » :
Le postulant peut s'affranchir de ces exigences s'il justifie de revenus très élevés dégagés sur l'île. À Guernesey, cette exigence est de un million de livres par an. Sur cette île, il existe un double marché de l'immobilier de nature à limiter par le haut la surface financière des prétendants. Les propositions du marché externe qui leur est réservé sont en moyenne quatre fois et demi supérieures à celles du marché interne destiné aux ressortissants guernesiais.
Répartition de la population jersiaise en fonction du lieu de naissance
Sources : Jersey Census 1996
Ce graphique montre une stabilité des natifs de Jersey. L'anglicisation a été accélérée par l'apport massif de population native des îles britanniques. La présence des personnes nées en France est désormais marginale puisqu'elle ne représente plus qu'un peu plus de 1 % du total contre plus de 10 % il y a un siècle. Enfin, on peut noter l'afflux de Portugais, d'ailleurs majoritairement originaire d'une autre île, Madère. Ils occupent essentiellement les emplois les moins bien rétribués, dans l'agriculture et la restauration. Haut |