Les changements démographiques survenus durant la période intercensitaire dans la zone transmanche révèlent une très forte hétérogénéité des évolutions, et donc des situations. La France possède de nombreuses zones d'emploi où la population a eu tendance à décroître, alors qu'en Angleterre, la situation est inverse.

Côté français, les zones de dépeuplement sont nombreuses et correspondent aux zones démographiquement en récession : centre Bretagne, Orne, Aisne et Somme ont été frappés par l'exode rural et sont aujourd'hui des espaces vieillissants, où la proportion de moins de 20 ans a tendance à être dépassée par celle des plus âgés.

L'Angleterre présente une situation très différente : peu de zones d'emploi ont enregistré une décroissance de la population. Les TTWA affichant des pertes sont situées aux alentours de Londres, près de Bournemouth et Bristol et dans le Kent, à proximité de Tonbridge et de Maidstone.

Cette cartographie révèle des oppositions : des régions littorales transmanche côté français où le dépeuplement touche un tiers des zones d'emploi, alors que côté britannique, ce dépeuplement est un fait très ponctuel et localisé. Soulignons enfin que les zones Sud de l'Angleterre affichent des croissances de la population du fait des migrations (en particulier des migrations de retraités britanniques), et de l'attractivité de la métropole londonienne, situation que l'on retrouve en France avec la région Île-de-France et pour la majorité des zones urbaines, Amiens et Brest mis à part.

La croissance et la décroissance des populations de la zone transmanche sont le fait de facteurs conjugués, liés aux évolutions des indicateurs démographiques, à l'influence des métropoles nationales et à l'attractivité des littoraux, particulièrement en Angleterre.