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Les liaisons aériennes dans les îles Anglo-normandes en 1999
Auteur : Christian Fleury

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Changement de classe en 1999
  Aéroports
Passe de la classe 0 à la classe 1
Saint-Brieuc
Passe de la classe 1 à la classe 0 Amsterdam
Passe de la classe 2 à la classe 1
Aurigny, Bournemouth, Newcastle, Tees-Side
Passe de la classe 4 à la classe 3
Birmingham
Pour rappel (total passagers entrées et sorties par an) :
 
Classe 1 : 2 000 - 9 999
Classe 2 : 10 000 - 49 999
Classe 3 : 50 000 - 99 999
Classe 4: 100 000 -199 999
Classe 5 : 200 000 et plus

 

Les éléments suivants concernent les liaisons totalisant plus de 2 000 passagers entrant et sortant à Jersey par les airs, ce qui représente 97,84 % du chiffre total. En 1999, l'aéroport de Saint Peter a enregistré avec 1 785 064 passagers une baisse de trafic de 1,84 % et retrouve ainsi le niveau de 1997. À titre de comparaison, 9 aéroports français présentent un bilan supérieur. Le dixième, Nantes, se situe à 1 735000 passagers. Cette stagnation à un haut niveau appelle un commentaire contrasté.

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Les relations avec les différents aéroports du Grand Londres pèsent de plus en plus lourd, passant de 38,45 % en 1997 à 42,93 % deux ans plus tard. Au total, environ 750 000 passagers ont voyagé entre d'une part Jersey et d'autre part Gatwick, Heathrow, Stansted, Luton et la City. Cette situation confirme les liens forts entre la capitale anglaise, très important bassin de population et métropole financière internationale et Jersey, destination de vacances prisée et place financière offshore. À ce propos, la compagnie VLM a transporté en 1999, 3 945 passagers entre Jersey et l'aéroport urbain de la City, au cœur de la sphère financière londonienne. Cette relation inaugurée en 1999, est significative en dépit du relativement faible nombre de voyageurs transportés. L'arrivée prochaine d'un second transporteur devrait en permettre l'augmentation.

 

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Cependant, la récente décision de British Airways d'abandonner à la fin de la période estivale 2000 les liaisons entre Heathrow et Jersey et d'augmenter le nombre de son offre en sièges sur Gatwick constitue une mauvaise nouvelle pour les insulaires. Cette annonce, accueillie avec stupeur sur l'île est du même ordre que celle concernant Guernesey en 1998. Elle est liée à la volonté de la compagnie de récupérer à Heathrow des créneaux horaires occupés par la ligne sur Jersey et qui pourraient revenir à des destinations plus rentables. Pour les insulaires, l'arrêt de cette liaison présente deux inconvénients majeurs. Le premier est la perte du hub d'Heathrow, très importante plateforme d'éclatement et ceci, même si Gatwick présente une montée en puissance en la matière depuis plusieurs années. Le second est l'éloignement de cet aéroport du centre de Londres (40 km contre 25 pour Heathrow) Les milieux financiers jersiais et par ricochet l'industrie des services craignent que les hommes d'affaires internationaux ne fassent plus le déplacement jusqu'à eux et se contentent de rencontres dans la capitale britannique.

Les relations avec la France et la Basse-Normandie

La carence relevée les années précédentes ne se dément pas. L'évolution d'une situation déjà peu brillante peut même être considérée comme très négative.

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La ligne de Roissy exploitée par Air France est stable mais celle de Dinard a chuté de plus de 26 % en un an. Deux raisons principales peuvent être avancées. D'une part le niveau élevé de la livre sterling et le taux d'inflation qui s'affiche de façon persistante nettement au-dessus de celui de ses voisins (4,4 % en 1999) détournent les Français de la tentation du shopping à Saint Hélier. D'autre part, la concurrence des traversées par navires rapides (1 h 15) entre Saint-Malo et Saint Hélier par les compagnies maritimes Condor (été) et Émeraudes Lines (toute l'année) s'est renforcée dans la mesure où les autorités de Jersey Airport ont procédé à une très forte augmentation de leurs taxes qui sont passées en deux ans de 36 à 250 F. par passager. Cette évolution est d'ailleurs vivement dénoncée par l'industrie du tourisme insulaire.

Les liaisons régulières avec la Basse-Normandie sont, depuis la fin de l'année 1999, inexistantes. La liaison avec Caen, vivement souhaitée par les élus bas-normands et par le Bailli de Jersey n'a transporté que 1 607 passagers. Ceci a conduit la compagnie Aurigny Air Service à la fermer. La compagnie Chalair qui a opéré pendant quelques mois entre Cherbourg et Guernesey a renoncé en cours d'année en raison du très faible taux de remplissage.

On peut considérer le secteur aéroportuaire jersiais comme étant à la fois à un haut niveau et en crise. À un haut niveau par le nombre de passagers transportés, la cadence des vols, l'éventail des destinations et la qualité de l'aéroport de Saint Peter. Il est également en crise au-delà des facteurs conjoncturels relevés plus haut. Les budgets d'investissements et de fonctionnement d'un tel équipement sont lourds à supporter pour une communauté, aussi riche soit-elle, de 85 000 habitants. Le changement de statut commercial de l'aéroport est d'ailleurs à l'ordre du jour.


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